Monter un NAS soi même avec OpenMediaVault

J’avais besoin d’un deuxième NAS à la maison pour dissocier les besoins stockage/archivage des besoins multimédia et comme je ne voulais pas racheter un Synology j’ai décidé de le monter moi même. Je vous explique ça dans la suite.
1. Le matériel
La partie importante bien sûr c’est le matériel, là j’ai un peu triché puisque j’avais déjà une tour qui ne servait plus. En plus des besoins de stockage je voulais faire tourner quelques petites machines virtuelles (PiHole par exemple) donc j’avais besoin de RAM, de processeur et de SSD dans des proportions raisonnables. Donc ma tour m’allait bien puisque avec un i5 et 16Gb de RAM j’avais ce qu’il fallait. Ensuite pour la partie stockage je suis parti sur un système a 3 disques durs et 2 SSD. J’ai compté un SSD pour le système en SATA, une carte PCI avec un SSD NvMe qui trainait pour les machines virtuelles et les 3 ports SATA restants pour un RAID 5. Qui dit NAS dit aussi disques dur faciles à changer et j’ai donc rajouté dans mes emplacement 5″1/4 des racks pour disque comme celui ci:

Cela se trouve assez facilement sur Amazon ou Aliexpress et cela va vous permettre de changer vos disques sans aller devoir démonter à l’intérieur du PC.
C’est une configuration particulière mais au final si on récapitule, un PC des racks et c’est plié !
2. Le logiciel
Une fois le matériel choisi il faut aussi choisir la partie logicielle. Pour ma part je voulais un OS stable, simple a administrer et qui tourne sur des bases que je connais. Si je veux me faire la main sur un OS réseau/stockage je monte uns machine virtuelle mais je ne m’en sers pas pour gérer le stockage de la maison on s’est compris. Donc: ergonomie, simplicité et familier.
Je connaissais déjà FreeNas de nom donc j’ai décidé de voir un peu ce que c’était. J’ai compris qu’il fallait faire tourner FreeNas à partir d’une clé USB ( a priori non) et que ça reposait sur le système de fichier ZFS. L’interface à l’air sympa mais plutôt austère. Je ne suis pas chaud pour faire tourner l’OS de mon système de stockage perso sur une clé USB ni pour utiliser un système de fichier que je ne connais pas. Je me rends donc sur Alternativeto pour voir ce que je peux trouver. Première alternative: OpenMediaVault basé sur Debian et en plus ça à l’air joli et clair ça part pas mal. Tellement pas mal que j’ai choisi de m’arrêter là quand j’ai vu qu’il y avait une communauté assez active. Le choix était fait plus qu’à installer tout ça. Là c’est assez simple pour quelqu’un qui a déjà installé une distrib Linux: on grave l’ISO ou on la met sur une clé et on boot dessus ! En fait comme OMV est basée sur Debian l’installation est la même.
3. Le RAID
L’important dans un NAS c’est de pouvoir éviter des pertes de données et c’est pour cela que la plupart du temps on opte pour une solution RAID qui permet de pallier à la perte d’un disque. Dans la configuration que j’ai choisi le RAID sera géré par le logiciel et non par le matériel. Si vous avez la possibilité d’avoir un RAID matériel allez y c’est plus simple à gérer en cas de défaillance d’un disque et vous pouvez avoir de gros gains de performances notamment sur la reconstruction. Le type de RAID est important puisqu’il va définir votre espace final total et votre niveau de sécurité. Pour ma part j’avais 3 ports SATA de libre donc il me fallait une solution a 3 disques. J’utilise souvent le simulateur de chez Synology pour voir un peu l’impact du choix du RAID sur l’espace. Donc en RAID 5 avec 3 disques de 3To je me retrouve avec 6To utilisables, pas mal ! Si j’avais eu une prise SATA de plus j’aurais quand même gardé le RAID 5 en laissant un disque qu’on appelle de Hot Spare c’est à dire qui est en gros prêt à prendre le relais en cas de défaillance d’un autre disque.
Dans OMV le RAID se configure de façon assez simple:

On lui donne un nom, on choisit son niveau et on sélectionne les disques à y ajouter. Le temps que tout soit configuré et vous aurez votre espace de stockage prêt à être exploité.
4. Les partages
Vient maintenant le moment de remplir la bête et de partager tout ça sur le réseau. Plusieurs solutions sont possibles les habituels FTP/SSH mais aussi NFS et SMB/CIFS. Me servant du NAS majoritaire sous Linux j’utilise des points de montage NFS par habitude. Les performances me vont, tant pour les transferts de données que pour streamer de la HD.
Pour monter mon partage dans mon Linux je créé mes répertoires puis j’ajoute ceci dans mon fichier /etc/fstab:
192.168.1.X:/export/MonNas /home/user/MonNas nfs rsize=8192,wsize=8192,timeo=14,intr 0 0
5. Les extras
Vous avez maintenant un NAS qui vous permet de stocker des fichiers mais OpenMediaVault peut faire tellement plus ! La communauté est vraiment un atout d’OMV et elle a d’ailleurs développé une extension baptisée openMediaVault-Extras qui va vous permettre d’ajouter des plugins. Pour l’installation c’est par ici selon votre version. Une fois que les extras sont installés vous allez avoir un nouveau menu baptisé « Plug ins » et vous pourrez faire votre marché. Par exemple mon NAS OMV fait aussi office de serveur Virtualbox, de serveur de téléchargement (Youtube-DL, aria, etc…) et de serveur RSYNC. Il est aussi possible de gérer vos containers Docker !
Voilà pour ce (trop ?) long article sur OpenMediaVault, je vous encourage vivement a essayer, pour un usage perso et relativement économique c’est parfait.